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Brian Scott Bagley, premier meneur de revue noir du Crazy Horse

Clara Bouillon 23 avril 2020
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Rencontre avec Brian Scott Bagley, danseur de cabaret, de comédie musicale, professeur de théâtre, chanteur et désormais meneur de revue pour le célèbre Crazy Horse.

Peux-tu me dire qui tu es et quelle est ton histoire ?

Bien sûr ! je m’appelle Brian Scott Baigley. Je viens de Baltimore aux États-Unis, dans le Maryland, sur la côte est. C’est une ville remplie d’histoire où l’hymne national américain est né. C’est une ville qui m’a donné le goût de la musique grâce aux églises et aux théâtres. J’ai baigné dans cet univers toute mon enfance. À la base j’étais seulement chorégraphe et danseur puis je suis devenu un comédien et un chanteur, producteur, historien et militant pour protéger l’histoire de l’art et des artistes.

D’où t’es venu ce goût pour la danse, le chant, et le spectacle ?

Déjà grâce aux racines de ma famille, puis tout a commencé quand je suis devenu élève de la Baltimore School for the Arts, c’est une école comme dans les films. J’étais étudiant en théâtre, même si mon envie principale était d’être chanteur et danseur, je regardais souvent les élèves en danse et en chant à travers les vitres de la salle de classe. Je les admirais énormément. J’ai donc commencé à prendre des cours de danse dans cette école et je suis devenu par la suite un “triple threat”, quelqu’un qui excelle dans les trois disciplines en même temps, danseur, chanteur et acteur, comme les artistes de Broadway.

Quels ont été tes premiers pas jusqu’à aujourd’hui ?

Mes tous premiers pas remontent à quand j’étais très petit. Ma mère m’a raconté que nous étions à une fête, je marchais à peine. Quand la musique a démarré, je me suis mis à courir et j’ai dansé devant tous les invités ! (rires)
Mais c’est aussi et surtout quand j’allais à l’église et que je faisais du gospel. Ou pour les spectacles de fin d’année à l’école. Mon premier contrat professionnel a été dans un théâtre historique afro-américain, puis par la suite j’ai cumulé plusieurs casquettes , j’ai été dans des cabarets, des music-halls, des comédies musicales comme Dream girl, West Side Story ou encore À la recherche de Joséphine, puis j’ai fait un album, je suis devenu meneur de cérémonie, meneur de revue et professeur de théâtre.

Pourquoi as-tu choisi Paris ? Qui t’a donné l’envie de devenir artiste ?

Paris m’a choisi, c’est tout ce que je peux dire. Dans mes inspirations il y a eu Lisa Minelli, Sammy Davis Junior et Joséphine Baker car ce sont des artistes complets : acteurs, chanteurs, danseurs qui sont des modèles. Lisa Minelli pour son côté très jazzy et cabaret que j’adore et Joséphine Baker par son histoire qui m’inspire et inspire énormément de personnes.

En tant que premier homme de revue d’origine noire américaine en France, as-tu un message à transmettre ?

Il faut vivre à fond et ne pas se soucier de se que les gens peuvent dire ou penser. Je me rappelle encore les critiques lorsque je dansais avec une ceinture de bananes dans les cabarets mais j’ai continué d’avancer. J’étais blessé mais j’ai continué de travailler et d’y croire. Aujourd’hui c’est une revanche sur la vie car qui peut dire aujourd’hui qu’il a été le premier directeur artistique du cabaret de Joséphine Baker ? Qui peut dire qu’il est devenu le premier meneur de revue, noir, du Crazy Horse ?

Aurais-tu des conseils à donner à de jeunes artistes ?

Il faut absolument vivre le plus d’expériences possibles, apprendre de chacune des personnes que tu rencontres dans ce milieu. Beaucoup écouter et beaucoup étudier ! Il ne faut surtout jamais arrêter de rêver, avoir l’envie de créer un maximum. Il ne faut pas être jaloux et devenir envieux d’autres talents car chaque personne est unique et talentueuse à sa manière. Tout le monde peut apporter quelque chose de nouveau et a sa place pour réussir.

Propos recueillis par Clara Bouillon

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